Coupe du monde de DH à Lourdes (suite et fin)…

Jour 1

     Après le succès de l’année dernière, la manche de coupe du monde de Descente de Lourdes a été reconduite au calendrier UCI 2016. Une fois de plus Lourdes est la première étape du calendrier et ouvre donc les hostilités de cette saison de DH. Du coup en ce début Avril c’est reparti pour un we de folie dans la ville du sport, du dynamisme, du bruit, de la jeunesse !!!

     Nous décidons de garder le même camp de base que l’année dernière, vu sa haute valeur stratégique. Nous nous donnons donc rendez-vous le vendredi 8 avril au soir sur le petit parking du cimetière de Lourdes collé à l’hôtel où nous avons réservé quelques chambres. Les arrivées sont échelonnées tout au long de la soirée en fonction de la faculté d’organisation et d’orientation des différents groupes. Après une petite soirée de retrouvaille entre l’hôtel et le camion aménagé, gros dodo pour être en forme le lendemain.

     Le lendemain réveil assez matinal pour aller assister aux entrainements (8h pour les filles et le groupe 2, 10h pour le groupe 1). Nous nous préparons en tenant compte du retour d’expérience de l’année dernière :

  • De la nourriture : des chips, de la charcuterie et un jambon de pays devrait faire l’affaire.
  • De la boisson : beaucoup de boissons, la piste est raide ça va grimper dur. De l’eau à plus de 90%, on est sportif ou on ne l’est pas !!!
  • Du materiel : couteaux, tire-bouchon…
  • 2016Lourdes2De quoi faire du bruit : alors là c’est le plus important. On retrouve les classiques tronçonneuses et pouet pouet divers, mais il fallait aussi innover. Du coup Morgan et Pierre ont récupéré un souffleur thermique sur lequel ils ont bricolé de quoi fixer 4 cornes de brune. Damien lui a fabriqué… heu… disons une caisse à bruit. Dans un gros coffret électrique il a mis deux grosses batteries (plus divers machins) et à l’extérieur il a fixé une alarme incendie, un klaxon de 2CV et une corne de brume actionnée par un petit compresseur. Tout est commandable indépendamment depuis une télécommande déporté et bien sur certifié IP68 et IK07. Au final la bête pèse un âne mort et fait presque autant de bruit que l’âne (vivant) de Morgan. Le coffret est fixé sur un diable avec des grosses roues mais…

     Du coup départ de la petite troupe depuis le cimetière de Lourdes, 20min de marche jusqu’à la piste de DH. Dès les premières dizaines de mètre (sur le bitume) on se rend compte que ça ne va pas être facile de monter la machine à bruit dans la montagne sachant que le chemin spectateur ressemble plus à un sentier de chèvre qu’à une piste pour 4×4. Mais bon c’est pas grave on est motivé, c’est parti.

     Arrivé au pied de la piste vers 10h. Les pluies des derniers jours et de la nuit ont transformé le paddock en bourbier, ça commence à devenir compliqué. La piste est très grasse et le chemin spectateur dans le même état. C’est impressionnant de voir les top pilotes rouler une piste si technique avec toutes ces pierres dans cette état et c’est très amusant de nous voir essayer de monter la boite à bruit à coté. Après deux bonnes heures d’effort et de nombreuses techniques employées nous décidons de laisser la boite à bruit an niveau des road gap et nous finissons léger afin d’être en haut de la piste pour le départ des qualifications. Malgré la météo maussade la vue est toujours aussi sympa en haut du pic du Jer.

     Les qualifications commencent par les juniors, les dames et enfin les hommes élites. Nous redescendons pendant toute la durée des qualifications en s’arrêtant aux passages les plus intéressants (pour la description de la piste voir le résumé de l’édition précédente). Bien que ce samedi il y a un peu moins de monde que l’année dernière, l’ambiance est toujours là. Les Gauriacais font sensation auprès des photographes avec tout leur attirail. On les retrouvera d’ailleurs dans de nombreuses vidéos ou photos de l’événement.

     Ces qualifications se terminent avec la première place du français Loïc Bruni chez les hommes. Cette piste lui réussi puisqu’il avait aussi remporté les qualifications l’année dernière mais il n’avait rien pu faire en finale contre l’américain Aaron Gwin. Pourras-t-il prendre sa revanche le lendemain et enfin remporté sa première coupe du monde ?

     De retour au camp de base et histoire de se remettre de toutes ces émotions nous organisons un grand barbecue sur le parking du cimetière. Nous sortons le fut de 200 litres, les sarments et c’est parti. Nous avions prévu le barnum au cas où mais le temps (toujours menaçant) sera gentil avec nous. Les grillades permettent de refaire le plein d’énergie et d’être prêt à affronter la journée du lendemain !!! La soirée fut raisonnable sur le parking du cimetière, nos voisins ne se sont même pas plaints…

2016Lourdes1

Jour 2

     Réveil assez matinale pour le jour de la course. Il faut quand même profiter des entrainements du matin. Donc départ vers la piste avec les provisions de la journée pour profiter des manches de recos du groupe 1. La piste est encore bien humide mais comme aujourd’hui il fait beau elle va sécher tout au long de la journée.

2016DHLourdes0013     Nous adoptons la même stratégie que la veille. Pendant les recos du matin nous remontons la piste afin de pouvoir la descendre l’après midi pendant la course des hommes. Au passage des road gap nous vérifions que la caisse à bruit est toujours là. C’est le cas, elle n’a pas bougé d’un poil. Personne ne l’a pris, sans doute grâce au remarquable camouflage que nous avions fait, ou à son poids… Nous arrivons au sommet de la piste vers midi. Parfait pour manger sous le soleil avec une superbe vue sur Lourdes et les environs et sur la course des juniors (hommes) qui vient de commencer. Ce n’est peut-être « que » des juniors, le niveau est quand même impressionnant, ça va très vite dans le premier pierrier.

     Après avoir fini notre petit remontant nous commençons à descendre doucement la piste au moment où les filles s’élancent. Il y aura peu de suspense et Rachel Atherton écrasera une fois de plus la concurrence. Mariana Salazar, la plus française des salvadoriennes (que nous suivons avec intérêt) finit 12ème. Au passage du road gap nous récupérons la caisse à bruit afin de continuer à mettre de l’ambiance. Elle fonctionne toujours très bien et c’est beaucoup plus simple de la descendre le long de la piste que de la monter. Nous somme donc prêt pour la finale homme, les 80 coureur qualifiés peuvent s’élancer !!!

2016DHLourdes0026

     La piste est maintenant en grande partie sèche, les pilotes peuvent tout donner et c’est ce qu’ils font. Il faut toutefois se méfier, certaines parties, notamment la fin de la piste qui est bien à l’abri dans les bois, sont restées un peu glissante. Il y a donc de nombreux pièges. Très belle surprise du français Amaury Pierron qui sera assis sur le hot seat une bonne partie de l’aprem pour finalement finir 5ème, de loin sa meilleur place en coupe du monde. Mais celui que nous attendons tous c’est le dernier à s’élancer : Loic Bruni. On retrouve la même configuration que l’année dernière il a gagné les qualifications et s’élance donc à la fin pour essayer de détrôner Aaron Gwin qui squatte à ce moment là le hoat seat à la suite d’un run sans faute. Loïc s’élance ; la foule est déchainé ; il est premier à tous les intermédiaires ; nous sommes environ au trois quart de la piste et il passe devant nous en trompe ; il est toujours dans les temps ; il n’y a plus qu’a attendre en croisant les doigts de voir s’afficher sur notre téléphone (ou nous suivont en direct les résultats) que s’affiche sa position sur la ligne d’arrivée ; c’est long à venir et soudain ……………………………………………………….. : 14ème

Ce n’est pas possible, le sort s’acharne, que s’est-il passé, comment a-t-il pu finir 14ème alors qu’il avait quasiment 2.5s d’avance au dernier intermédiaire ? Nous aurons la réponse rapidement et elle est simple, il est tombé dans un des derniers virages qui était encore glissant, dommage… Il faudra encore attendre pour voir sa première victoire en coupe du monde, mais ce n’est que partie remise.

Il n’y a maintenant plus qu’à rentrer dans nos contrées. C’était encore un super week-end, piste géniale, très belle course, ambiance de folie !!! Comme j’écris ces lignes avec pas mal de retard, le calendrier UCI 2017 vient tout juste de tomber et pour la troisième année Lourdes ouvrira la coupe du monde de descente l’année prochaine. Donc rendez vous à Lourdes les 29-30 Avril 2017, nous on y sera !!!